lundi 29 octobre 2007

Culture et féminisme

Hier soir, souper avec Marie-ève (ma coloc). Elle avait invité une amie à elle, Annie doctorante en Anthropo et qui était partie avec elle un an au Mexique. Il y avait aussi Cristian, rencontré au Mexique et désormais "Chum" d'Annie et un ami de celui-ci, immigré cubain qui nous a tous fait découvrir son parcours de galères dans l'underground Montréalais. Evidemment, je me suis immiscée dans la conversation, fort intéressante, sur la condition des immigrés au Canada et au Québec en particulier, puis sur les différences fondamentales entre une société comme celle où nous nous trouvons, la société traditionnelle cubaine, la société de classes mexicaine et cette crisse de vieille société française. Je ne pourrais pas résumer nos points de vue, car la fatigue et les délicieuses enchiladas que nous avons ingurgité ont fait leur effet de ménage cérébral, mais je m'aperçois de plus en plus des différences fondamentales entre nos cultures !

Notamment sur la condition des femmes. C'est un sujet délicat, un peu partout dans le monde.

Je viens en fait de lire un message posté par Madeleine (l'Irlandaise) sur son blog, au sujet de la taille des jupes à Dublin. Et ici, peut-être du fait de la même culture anglo-saxonne, j'observe un phénomène est identique. Mais comment l'expliquer...

D'après Cristian et son ami (qui a eu une blonde mexicaine), la société matriarcale mexicaine est vraiment particulière. Les femmes sont des femmes de poigne, elles mènent la maison et les enfants, et cherchent elles-même le "mâle" qui donnera à son futur foyer sa stabilité. Pour Annie, ardente québecoise (c'est-à-dire féministe), les femmes qu'elle a rencontré là-bas travaillent bien plus que les hommes, et sont souvent dépréciées, restent à la maison pendant que l'homme se tourne les pouces en fumant son cigarillo.

Ici, par contre, les femmes ont atteint, dans l'ensemble, une égalité. Je dirai même qu'elles ont plus de pouvoir que les hommes par certains côtés ! Je ne sais pas du point de vue des salaires, mais il n'y a qu'à observer le comportement des hommes vis à vis des femmes ici. Ils ont peur d'elles ! Les hommes ne sont pas très entreprenant et pas une seule fois une femme, aussi courte que soit sa jupe, ne se fera sifflée dans la rue, pas un commentaire déplacé ! Ils ne peuvent pas, sous peine d'être violemment critiqué par les autres hommes et la cohorte de femmes et d'être catalogué de machiste misogyne, emmettre la moindre critique vis à vis d'un éventuelle aggressivité féminine.

Ceux qui me connaissent savent que je suis issue d'une famille de femmes fortes en caractère, et j'en suis ravie. Je revendique mon point de vue face aux "Hommes", surtout en France où l'égalité n'est pas vraiment atteinte, mais je ne comprends pas certaines attitudes que j'observe ici. Ce n'est pas parce que je m'assume en tant que femme que je dois montrer mes fesses dans la rue ! Sous couvert d'une revendication féministe, certaines femmes ici s'habille de manière provoquante, sans même peut-être le faire exprès, mais elles ne se rendent pas compte qu'elles sont d'autant plus ridicules qu'elles deviennent elles-même les caricatures d'une société de corps "parfaits" et de cheveux peroxydés auxquelles elle se conforment.

Et tout ça me ramène à une autre conversation que j'ai eu avec Alexandre et Marie, deux amis québecois, et d'autres amis à eux à l'occasion de l'anniversaire de Marie. Les filles ou femmes québecoises n'apprécient pas la galanterie. Que quelqu'un leur tienne la porte ou recule leur chaise leur paraît inconcevable et même déplacé. On ne parlera pas du romantisme de la chose, mais je me suis trouvée très réactionnaire. Pour moi, la galanterie n'a jamais été un problème ! Bien sûr, les petites attentions ne doivent pas être unilatérale, mais c'est tout de même quelque chose d'agréable et je dirais même respectueux ! Mais ici, niet. Du coup, les quelques pauvres hommes qui étaient à la table m'expliquaient qu'ils se sentaient rabaissés et bien triste d'être parfois si mal considérés par les québecoises. Ici, j'étais prévenu avant même mon arrivée au Québec, ce sont les femmes qui draguent, et qui "choisissent". Imaginez-vous l'inconfort pour les quelques français émigrés...
Mais finalement, elles etouffent à leur tour les hommes, qui ne savent plus très bien quelle est leur place dans ce manège. Les femmes ont le pouvoir, et elles mettent parfois des comportements peu respectueux des hommes sous le prétexte du féminisme.
L'inégalité se ferait-elle donc dans l'autre sens ici ? Faudrait-il alors lancé un mouvement de masculinisme ?

Je n'espère pas qu'il faille en arriver jusque-là, mais pourquoi l'hypothétique égalité entre les sexes pose-t-elle autant de problèmes ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci gaelle pour ce petit instant sociologique, je reconnais la ton sens de la polemique...

j'ai trouve des cours de langage des signes a trinity, je crois que je vais m'y "remettre", si c'est compatible avec l'arabe!