Nous sommes le lundi 5 novembre 2007, il est 18h20, je suis actuellement dans une des salles de travail de la bibliothèque de l'Université avec une superbe vue (de nuit) de l'Oratoire St Joseph, pour travailler sur la mémoire chrétienne du paganisme carnute. Sujet fort intéressant (sisi, je vous assure), mais livre long et savamment écrit, ce qui me pousse à me concentrer d'autant plus ! J'ai donc besoin d'une petite pause pendant laquelle je vais vous raconter mon Fa-Bu-Leux week-end !
A l'invitation de l'une de mes professeurs, Mme Deslandres, j'ai rejoint une partie de ma classe d'Histoire moderne au Mont St Hilaire, petite montagne non loin de Montréal. Une amie de ma prof est passée nous chercher, Carl, un autre historien, et moi-même à l'université après notre examen et en route pour la montagne ! Après avoir été un peu bloqués dans les embouteillages montréalais (ce n'est pas Paris, mais c'est quand même long), nous faisons quelques détours inoppinés - en d'autres termes, nous nous sommes perdus - avant d'arriver au Mont St Hilaire. Le jour, le mont est ouvert à tout le monde, et les 2 parkings, payants, sont souvent pris d'assaut. Mais heureusement pour nous, la nuit, le parc est fermé aux seuls chanceux que nous sommes. En effet, Mme Deslandres travaille en collaboration avec l'université Mc Gill qui possède des terres sur le mont, et notamment une réserve pour effectuer certaines recherches en tout genre. Nous avons donc profité des pistons de notre chère prof pour loger dans un des chalets de 16 places de la réserve.
Arrivés là-bas, nous nous mettons directement les pieds sous la table pour profiter du repas concocté par Julie, Lydia et Dominique (la prof) : des spaghettis bolognaises. Niveau pâtes, elles ont vu gros : il reste après le repas près des 2/3 du plat ! Mais ce n'est que le début, car nos 12 petits estomacs ne sont pas vraiment venus à bout des 12 oeufs, 3 gros poulets, 16 saucisses, concombre, brushetta, salade, tomates, poivrons, gâteaux, sirop d'érable, beurre de cacahuète, chocolat chaud à la guimauve et autres délices achetés en trop grosse quantité ! Dès le premier soir, les fous-rires commencent. Nous nous lançons dans le jeu du dictionnaire : on prend un mot inconnu du dictionnaire, et on laisse les autres inventer des définitions les plus plausibles possibles. Evidemment, le coriza, le foën, la septicopyohémie et autre embourdoufler ont définitivement changé de sens dans nos imaginaires féconds.
Après ce jeu, nous enchaînons avec un second : le loup garou, qui nous entraîne dans des joutes totalement inconstructives mais bien poilantes.
Après cela, les plus fatigués partent se coucher, et les autres boivent quelques bières en lisant : c'est en effet un reading week-end !
Le lendemain, mes deux copines de chambrée : Lydia et Julie, se lèvent à l'aurore pour acheter du café (Mme Deslandres a malencontreusement acheté 2 kilos de café... décafféiné !) et ont le temps de revenir et de discuter avec que la première marmotte (moi) ne pointe le bout de son nez. Le reste de mes compatriotes hiberneurs arrivèrent ainsi au compte goutte jusqu'à... 11h.
Le petit déjeuner rapidement avalé, Dominique nous entraîne (pour la plupart d'entre nous du moins) dans une grande randonnée de 10 km / 5 heures dans les bois, monts, et lacs de la région. Le temps et la faim faisant leur effet, nous commençons à délirer sur l'apparition d'animaux extraordinaires sur notre chemin. Oh ! Un porc-épic ! Oh ! Un phoque ! Oh ! Un mur d'escalade ! Nous parlons évidemment beaucoup, d'histoire et d'animaux, et d'autres sujets un peu moins intellectuels...
Arrivés au chalet, nous retrouvons nos compagnons et nous concoctons de bonnes petites pizzas maison (ou plutôt chalet) : à 16h et avec seulement des fruits et des graines dans l'estomac, nous avons besoin de bonnes choses bien lourdes pour nous remplir l'estomac !
L'après-midi est déjà bien entâmé quand nous commençons à lire, ou à jouer. Un pictionnary, et l'heure du souper est déjà arrivé ! Poulet, légumes à la sauce chinoise et crumble en dessert ! La prof raccompagnant une des élèves à la grille, nous en profitons pour faire grâtiner le fameux crumble. Mais évidemment, très pris par les discussions autour de la table, j'oublie le plat dans le four et, voyant la fumée sortir du four, je me précipite pour voir que le crumble... a pris feu !!! Je sors le plat et éteint le feu avec les maniques (Lydia était partie chercher l'extincteur !), mais trop tard ! Le mal est fait ! Les alarmes incendies sont déjà en route et crient dans tout le châlet. Ni une ni deux, les québecois, habitués à ce fonctionnement grimpent sur les tables, soufflent, aèrent et ventiles autour des détecteurs qui s'arrêtent enfin. Je vais alors récupérer le crumble que j'avais mis dehors, dans le froid, et je commence à retirer le cramé. Heureusement, seule la couche supérieure des flocons d'avoine est touchée, et nous arrivons à récupérer le patient sans trop de problème. Dominique rentre alors : "Hum ça sent un peu le grillé". Nous lui montrons le crumble intact mais lui avouons, devant le pot d'avoine grillé dans le frigo, qu'il a eu aussi chaud que nous ! Mais quelques boules de crèmes glacées ont très bien fait passé le plat !
Après avoir mangé (et pas qu'un peu), Julie réclame une séance de tarot à Dominique. Grande amatrice des parties familiales de tarot en sologne, je m'approche, mais le tarot en question est plutôt divinatoire ! Je m'approche d'autant plus, qui sait, cela pourrait m'aider dans mes projets de recherche de session ! Dominique nous emmène donc dans sa chambre et déballe ses cartes pour tenter de déterminer le schéma mystique de Julie. Evidemment, je la connais à peine, et ses cartes ne me parlent guère... C'est ensuite à mon tour, mais je garde le résultat de cette séance pour un prochain article !
La soirée se continue, et après cette séance de remue-méninges, nous retrouvons les autres pour une partie de cranium québecois (sisi, ça existe !). Annie, Amélie et moi l'emportons de justesse avant d'aller bavarder et lire dans le salon. Entre-temps, Carl était sorti faire un tour dans les bois, de nuit, sans lumière. Comme prévu, il a mis peu de temps à revenir, un peu appeuré par les bruits bizarres qu'il avait entendu tout autour de lui ! Parti dans la douche, nous nous empressons d'échaffauder quelques histoires de "Croc-Carl" sauvages dont nous continuons de parler pendant le reste de la soirée, avant d'aller nous coucher. Quelques autres restent finir les bouteilles de vin.
Le lendemain, mes deux lève-tôt sont déjà dans la cuisine, en train de déjeuner. Je comprends assez vite que la nuit a été dure pour Lydia, qui s'est forcé à finir le vin alors que son estomac n'en pouvait plus ! Mais les choses rentrent progressivement dans l'ordre et donc nous sortons faire un petit tour pour voir les bernaches du canada qui restent en ce moment sur le lac d'à côté. Malheureusement, nous en profitons rapidement, car il est déjà l'heure de rentrer manger, rassembler les affaires, faire un dernier ménage et un dernier tour, et repartir en direction de Montréal, mais avant, quelques photos de groupe, avec un croc-carl apprivoisé (fait avec le rembourage de ma capuche !).
En bref, un très bon week-end avec une prof extra et des compagnons de chalet très marrants, mais c'était à prévoir, le reading week-end n'a pas été si reading que ça...
Par contre, rendez-vous est déjà pris pour renouveler l'expérience en hiver avec balades en raquette ! J'ai hâte d'y être !